Vu que je suis rentré du Maroc au début du mois de mars, cela fait pourtant déjà 20 jours que je n'ai vu quasiment personne et même si ce n'est pas facile, je ne peux pas me plaindre.
Comme me le disait un ami atteint par le COVID-19, 'tant que tu n'es pas malade...' et il a tellement raison. Non, je ne suis pas malade, pas pour le moment du moins et il n'y qu'à souhaiter que cela reste le cas aussi longtemps que possible. L'incertitude qui entoure cette maladie n'est pas la moindre des choses à gérer. Je ne vis pas dans la peur, mais dans la conscience que tout est toujours possible.
Isolement est synonyme d'éloignement. En ce dixième/vingtième jour, c'est sans aucun doute ce qui est le plus compliqué à endurer. J'imagine désormais avec plus d'acuité ce qu'est la vie d'un prisonnier, sans porter le moindre jugement sur les raisons qui l'ont amené à se retrouver derrière les barreaux. J'imagine la vie de ceux qui ont le malheur de se retrouver en marge de la société, des personnes âgées oubliées, des travailleurs de l'ombre, du 'fou' enfermé dans son monde, du soldat au front. Je conçois sans grande difficulté, ce qu'est le quotidien d'un marin solitaire au grand large. De toutes ces situations, parfois choisies, comme pour le navigateur, souvent imposées par les aléas de la vie, j'en mesure l'étendue à présent.
Je n'ai pas choisi la solitude, nous ne l'avons pas désirée, mais elle est là, dans toute sa splendeur. Alors je m'accroche fermement à ces petits bouts d'échange avec le monde extérieur. A ces amis que j'accompagne autant qu'ils m'accompagnent dans ce confinement. Je me cramponne à ce bout de chocolat bien ridicule qui m'apporte un peu de tendresse symbolique. Je m'emplis d'amour pour l'autre et de l'autre, car finalement n'est-ce pas ce qu'il nous reste de plus précieux au-delà même de la vie: l'amour ?
Il est symbolisé par un mot gentil, par un emoticone rigolo, par une infinité de petits gestes qui viennent se déposer dans ma besace d'ermite. Je donne et je reçois, je me remplis d'amour et j'essaye d'en déverser autour de moi. Un amour qui grandit et qui bien que nous soyons tous loin les uns des autres me rapproche chaque jour un peu plus de l'infinité de l'être.
En attendant, #restezchezvous!
Since I returned from Morocco at the beginning of March, it has been 20 days since I have seen almost no one and even if it is not easy, I cannot complain.
As a friend with COVID-19 told to, "as long as you are not sick ..." and he is so right. No, I am not sick, not for the moment at least and there is only wish that this remains as long as possible. The uncertainty surrounding this disease is not the least of the things to manage. I do not live in fear, but in the awareness that everything is always possible.
Isolation is synonymous with remoteness. On this tenth / twentieth day, this is without a doubt what is the most complicated to endure. I now imagine more acutely what is the life of a prisoner, without making the slightest judgment on the reasons which led him in jail. I imagine the life of those who have the misfortune to find themselves on the fringes of society, the forgotten elderly, the workers in the shadows, the 'madman' locked in his world, the soldier at the front. I can imagine without much difficulty what the daily life of a lonely sailor on the open sea is. Of all these situations, sometimes chosen, as for the navigator, often imposed by the vagaries of life, I measure the extent now.
I did not choose solitude, we were not looking for it, but it is there, in all its splendor. So I hold on tight to these little exchanges with the outside world. To these friends whom I accompany as much as they accompany me in this confinement. I cling to this ridiculous piece of chocolate which brings me a little symbolic tenderness. I am filled with love for the other and by the other, because ultimately is it not what we have most precious beyond life itself: love?
It is symbolized by a kind word, by a funny emoticon, by an infinity of small things that come to settle in my hermit's bag. I give and I receive, I fill myself with love and I try to pour it around me. A growing love that, although we are all far from each other, brings me closer to the infinity of being alive every day.
In the meantime, #stayhome !