Ce serait si facile de laisser passer les heures, de me dire que demain attendra et que j'ai désormais la vie devant moi. Avouez qu'en cette période perturbée et pleine d'incertitudes, cela n'a pas réellement de sens. Loin de ce pseudo-équilibre qui ne rassure que moi, qui vacille en permanence sur un fil agité par des vents contraires, j'ai parfois du mal à savoir où je suis et qui je suis. Mais là, soudain, je n'ai eu d'autre choix que de poser mes valises au sens propre comme au sens figuré, et je m'épanouis dans un train-train quotidien, très éloigné du 'TGV' dans lequel je monte chaque matin.
Aurais-je pu dire cela, il y a quelques semaines seulement ? Certainement non. Aurais-je accepté l'idée même de me retrouver cloitré et isolé ? Encore moins. Ne vous y trompez pas cependant, je reste viscéralement attaché à ma vie d'avant, celle que j'ai réussie à construire brique après brique et qui me permet d'avoir une ouverture au monde que j'aime partager.
Je veux retourner sur les chemins du monde, je veux encore sentir le parfum des steppes mongoles, me faire fouetter le visage par les embruns des Chutes Victoria, admirer le panorama de Rio de Janeiro, grelotter dans le grand nord canadien, brûler sous un soleil de plomb au coeur du Sahara, redécouvrir encore et toujours Paris la belle.
Oui, je veux tout cela, et bien plus encore. Je veux voir toujours plus de sourires s'afficher sur les mines réjouies d'enfants réfugiés, je veux continuer à embrasser toutes les cultures du monde, sans jugement, sans apriori, dans le respect de nos différences. Je veux tout cela pour toujours plus de partage avec ceux que j'aime.
Certaines de ces choses ne sont plus possibles, pas pour le moment. Le seront-elle à nouveau un jour ? Je l'espère, le souhaite et le crois, mais je considère ce confinement forcé comme l'arrêt aux stands dont j'avais besoin pour retrouver le rythme de la vie, de ma vie.
Si je pense qu'il ne faut pas se laisser aller à ne rien faire et qu'il faut être capable de trouver un véritable équilibre intérieur, il y a une chose qui ne doit surtout pas attendre, qui ne doit plus attendre, qui ne peux pas attendre: l'Amour.
Oh, je ne parle pas de l'amour avec un petit 'a', ni de l'amour de vacances, de celui sans lendemain, et encore moins de l'amour charnel dans ce qu'il a de plus trivial.
Non, je veux parler de l'Amour qui vous fera abattre des montagnes, celui qui vous fera vaincre l'adversité, et Dieu sait que nous en avons besoin aujourd'hui, celui qui vous accompagnera, vous transcendera, vous prendra la main, que vous n'aviez pas vu venir, que vous n'imaginez même pas, mais qui vous frappe en pleine gueule. Conservez dans un coin de votre esprit les amours d'hier car il vous ont construit. Ne pensez pas à ceux de demain, il sera trop tard. Aimez aujourd'hui, ici et maintenant.
Dite-le, montrez-le, prouvez-le au monde qui vous entoure. Notre confinement d'aujourd'hui n'est pas un frein à dire je t'aime, je t'aime à l'autre, je t'aime à la vie, je t'aime tout simplement.
En attendant, #restezchezvous!
It would be so easy to let the hours pass, to tell myself that tomorrow will wait and that I now have life in front of me. Admit that in this troubled period full of uncertainty, it does not really make sense. Far from this pseudo-balance which reassures only me, which vacillates constantly on a thread agitated by headwinds, I sometimes have trouble knowing where I am and who I am. But then, suddenly, I had no other choice than to put down my suitcases literally as well as figuratively, and I thrive in a daily routine, very far from the 'High Speed train' in which I ride each morning.
Could I have said that only a few weeks ago? Certainly not. Would I have accepted the very idea of finding myself cloistered and isolated? Even less. Make no mistake about it, however, I remain viscerally attached to my previous life, the one I managed to build brick after brick and which allows me to have an opening to the world that I like to share.
I want to go back on the roads of the world, I still want to smell the scent of the Mongolian steppes, to be whipped in the face by the spray of Victoria Falls, to admire the panorama of Rio de Janeiro, to shiver in the great Canadian north, to burn under the sun in the heart of the Sahara desert, to rediscover the beautiful Paris again and again.
Yes, I want all of this, and much more. I want to see more and more smiles appear on the happy faces of refugee children, I want to continue to embrace all the cultures of the world, without judgment, without preconceived ideas, with respect for our differences. I want all this and I want to share it even more with those I love.
Some of these things are no longer possible, not yet. Will it ever be again? I hope so, wish and believe, but I consider this forced confinement as the pit stop I needed to find again the rhythm of life, of my life.
If I think that we should not let ourselves go and do nothing and that we must be able to find a real inner balance, there is one thing that especially shouldn't wait, no longer wait, not can't wait: Love.
Oh, I'm not talking about love with a little 'l', nor about vacation love, that with no future, and even less about carnal love in its most trivial form.
No, I mean the Love that will make you cut down mountains, the one who will make you overcome adversity, and God knows that we need it today, the one that will accompany you, will transcend you, will take your hand, the one that you hadn't seen coming, that you didn't even imagine, but the one that hits you in the face. Keep yesterday's loves in a corner of your mind because they built you. Do not think about those of tomorrow, it will be too late. Love today, here and now.
Say it, show it, prove it to the world around you. Our confinement today is not an obstacle to saying I love you, I love you to the other, I love you to life, I simply love you.
In the meanwhile, #stayathome!